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Le chemin du deuil


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Comment traverser l'absence, apprivoiser l'incompréhensible?

Quand tout bascule

Le deuil est une traversée que personne n'est préparé à faire. Il peut survenir après une longue maladie, un cancer, une crise cardiaque, un accident brutal, ou même un suicide. Chaque perte a sa violence, son irréparable.Face à l'incompréhensible, les questions affluent : Pourquoi elle ? Pourquoi lui ? Pourquoi eux ? Pourquoi maintenant ?"Le chagrin est le prix que nous payons pour l'amour", disait la reine Elizabeth II.Aimer expose à l'arrachement, et pourtant, c'est ce qui donne toute sa valeur à la vie.

Les phases du deuil, un chemin sinueux

Le processus de deuil n'est pas un parcours balisé. C’est une danse désordonnée entre choc, colère, tristesse, espoir et résignation.Les étapes décrites par Elisabeth Kübler-Ross sont autant de repères :

  • Le choc et le déni : "Ce n'est pas vrai", "Ce n'est pas possible", murmure l'esprit sidéré.

  • La colère : Une révolte sourde contre le destin, contre l'injustice crue de l'absence.

  • Le marchandage : Imaginer qu’on aurait pu changer le cours des choses, refaire inlassablement l’histoire.

  • La tristesse profonde : Une vague lourde, qui submerge, sans prévenir.

  • L'acceptation : Accepter ne veut pas dire oublier, mais apprendre à vivre avec l'absence.

"Le deuil n’est pas un état, c’est un processus", écrivait le psychanalyste John Bowlby.Il évolue, parfois imperceptiblement, au rythme unique de chaque cœur blessé.

Traverser la douleur et la solitude

Le deuil touche toutes les dimensions de l'être :

  • Le corps ploie sous la fatigue, le sommeil devient difficile.

  • L'esprit se perd en pensées obsédantes.

  • Le cœur se vide et se remplit d'un chagrin sans fond.

Beaucoup ressentent le besoin de s'isoler, incapables de supporter la superficialité du quotidien. D’autres se jettent à corps perdu dans le travail, dans l'hyperactivité, pour anesthésier la douleur.Et toujours, cette étrange sensation que quelque chose en nous est mort aussi, qu'une partie de soi a disparu avec l'autre.

"Le deuil est un désert que l'on traverse à pied, sans carte ni boussole", écrivait Christophe Fauré, psychiatre spécialiste du deuil.C’est un passage, souvent long, souvent silencieux, où l'on se découvre autre, plus vulnérable, mais parfois aussi plus vivant.

Comment le deuil nous transforme

Le deuil n'est pas seulement la fin d'une relation vivante ; il est aussi un passage initiatique.Il oblige à regarder autrement la fragilité humaine, la brièveté de la vie, la profondeur de l’amour. Il éveille souvent une lucidité nouvelle : celle de ce qui compte vraiment.

"Ceux que nous avons aimés et perdus ne sont plus là où ils étaient, mais ils sont partout où nous sommes", écrivait Victor Hugo.Le deuil, paradoxalement, peut ouvrir à une forme de renaissance intérieure, une capacité d'aimer plus profondément, de vivre avec plus d'authenticité.

Les souvenirs qui survivent à la mort

Peu à peu, la douleur brute laisse place à une douceur mélancolique.Les souvenirs deviennent des compagnons fidèles : un éclat de rire, un parfum, une chanson...Ils survivent, ils nourrissent. Ils deviennent une part intime de notre histoire.

"L'amour est plus fort que la mort", disait Saint-Exupéry.Ce qui a été aimé continue d’exister. Sous d’autres formes. En nous.

Se faire accompagner : un acte de tendresse envers soi-même

Face à la violence de la perte, il est parfois nécessaire de ne pas rester seul.Consulter un thérapeute peut offrir un espace où déposer ce qui est trop lourd, trop confus, trop douloureux pour être porté seul.Un espace pour apprivoiser doucement l'absence, pour faire de la blessure une force tranquille.

Le chemin du deuil est âpre. Mais il est aussi traversé d’éclaircies.Avec le temps, la vie reprend sa place, non en effaçant ce qui a été perdu, mais en tissant avec lui une nouvelle trame, plus sensible, plus humaine.


 
 
 

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